Cet article n’est en aucun cas une revue artistique de l’album « Mboko God » de Jovi.
D’abord même, je n’y connais rien et je ne suis pas expert.
Le 20 mai, le rappeur camerounais sortait son album titré « Mboko God ». 20 mai, date stratégique, surtout à cause de sa signification pour les camerounais : fête de l’unité. (Même si la veille il y a eu quelques paroles désagréables échangées entre Jovi et Sadrack. Vous avez dit unité ?)
La stratégie d’annonce de la sortie de l’album sur les réseaux sociaux était une des plus connues : relier plusieurs personnes à une cause. Il s’agissait ici de changer sa photo de profil avec une autre aux couleurs de l’album de l’artiste phare de la prison de New Bell Music
Exemple avec Chedjou Kamdem de « Histoire de CM »
L’album était disponible en version numérique dès les premières heures du 20 mai plus précisément à minuit heure du Cameroun.
Sur Twitter, en journée, les tweets par rapport à la sortie de l’album était quelquefois noyés dans ceux de la célébration des 43 ans d’unité du Cameroun et le traditionnel défilé du 20 mai. Mais sinon, comment avoir l’album en ce 20 mai là ? Trois solutions s’offraient à nous :
- soit acheter directement en ligne
- soit pré-commander en ligne et attendre la livraison de la version physique
- soit aller chercher la version physique sur le marché
L’innovation pour la sortie de cet album, a été la possibilité de pré-commander l’album sur internet et se faire livrer au Cameroun. Une première pour un artiste camerounais. Pour la sortie officielle, New Bell Music a choisi, pour un premier temps, Jumia Cameroun pour la vente de la version physique. L’album était donc en précommande depuis le 12 mai au prix de 1000 FCFA.
Une précommande est une intention d’achat par un client avant la fabrication du produit demandé. Son but est d’avoir le produit le jour-J de sa sortie officielle sans subir les files d’attente.
Grosse surprise générale, l’album Mboko God n’était pas distribué le 20 mai par Jumia Cameroun malgré les dizaines de commandes passées par les internautes. Pourtant, la version numérique était déjà disponible sur bandcamp au prix de 8 dollars US soit environ 4000 FCFA.
On le sait tous, la piraterie gangrène le secteur de la création artistique, la stratégie de sortie combinée (physique + numérique) d’un album est tout d’abord d’éviter un maximum de piraterie de l’album.
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La version numérique, vendu un peu plus chère, est pour ceux qui ne peuvent pas patienter d’avoir la version physique entre leur main ou pour ceux qui sont hors de la zone de livraison du marchand virtuel.
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La version physique est pour ceux qui veulent avoir l’album à portée de main et jouir du touché de la pochette qui peut contenir des surprises comme des artworks supplémentaires, un livret de lyrics ou encore des dédicaces par exemple.
Beaucoup d’indignation sur internet par rapport à Jumia. Jusqu’à ce jour, beaucoup d’internautes qui ont pré-commandé n’ont pas encore reçu d’appel de confirmation de commande, encore moins livraison de l’album « Mboko God » de la part de Jumia.
Et jusqu’à aujourd’hui, l’album est toujours en «pré»commande sur Jumia, de quoi se poser les questions : L’album est-il réellement sorti en version physique ? Si oui, comment après la sortie officielle, on «précommande» toujours et non « commande » tout simplement.
Mais quelques tweets de Jumia Cameroun pousse la question plus loin ?
Les copies légales de « Mboko God » ont-elles été livrées au marchand suffisamment tôt pour lui permettre de faire la distribution ? Dans ce cas, la faute viendrait de « New Bell Music » qui n’aurait pas livré les copies assez tôt à son partenaire, surtout que le délai de livraison de Jumia Cameroun est de 3 à 6 jours (pour Yaoundé et Douala) et qu’aucune offre premium de livraison n’est encore disponible chez Jumia Cameroun pour se faire livrer en express le même jour de la commande ou même en cas de jour férié et week-end.
De plus, l’album « Mboko God » distribué en version numérique est sans protection « DRM » de quoi le redistribuer plus facilement après l’avoir acheté.
L’attente n’a pas été plus forte que l’envie d’écouter l’album. Résultat : les gars du mboko ont boblé prononcé « bob lé » (volé techniquement) le dieu. Plusieurs copies illégales de l’album ont été mises en circulation sur les réseaux sociaux #MbokoLeak et par mail le 20 mai. Non non, je ne vous donnerais pas le lien. Allez acheter. Même s’il peut vous insulter après que vous ayez acheté l’album et critiqué un ou deux titres. (A chacun sa personnalité)
Malgré la sortie en grande pompe de l’album de Jovi sur internet, le grand public n’est toujours pas au courant de sa sortie. Celui qui n’est pas connecté encore pire. Même ceux qui sont sur Facebook tous les jours à toute heure te pose la question « Jovi a encore do quoi ? ».
Ceci laisse penser que la première cible de la sortie de l’album ce sont les internautes. Le marketing sur internet aurait tendance à être moins cher que celui sur site réel.
Les copies physiques qui sont déjà disponibles dans les marchés populaires de certaines grandes villes du Cameroun, sont raflés par les internautes qui n’ont pas eu la possibilité de télécharger l’album (Environ 96Mo).
On peut tout de même dire félicitations à New Bell Music d’avoir osé la distribution via le canal numérique. Elle sera sûrement mieux pensé pour les prochaines sorties. Big Up à la team New Bell Music.